Tout le monde connait l’expression : « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ! ». A elle seule cette elle résume comment se fait l’apprentissage dans les métiers de l’artisanat : en pratiquant !
Donc pour devenir plombier, il faut plomber… Oui mais pas n’importe comment, ni dans n’importe quel contexte. En effet, si pour apprendre il faut pratiquer, il faut le faire dans de bonnes conditions.
Apprendre et prendre confiance en soi.
Après une reconversion, on redevient débutant. Même si cela semble logique, il est essentiel de garder cette notion en tête car l’on ne peut pas demander le même niveau de pratique et de rapidité à un jeune plombier qu’à un confrère plus expérimenté.
Juste après ma reconversion, j’avais le projet de travailler un an chez un artisan ou une entreprise (enfin quelqu’un qui voudrait bien de moi…) afin de : perfectionner mon savoir-faire et faire grandir ma confiance en moi ! Car oui pour apprendre efficacement et durablement, il faut avoir confiance en soi et pour cela il faut que les conditions d’apprentissage soient bonnes !
Bon contexte vs mauvais contexte
Pour ma part, mon 1er emploi en tant que plombier s’est passé chez artisan durant 9 mois. C’est dans le cadre d’un de mes stages que j’ai eu la chance de rencontrer cet artisan avec qui l’entente s’est faite immédiatement. Après lui avoir expliqué mon projet, la création de Bicycl’eau – plombier à vélo®, il a accepté de me prendre « sous son aile ». Du début jusqu’à la fin de notre collaboration, cet artisan (en OR !) m’a accordé sa confiance, m’a toujours soutenu et encouragé, malgré un nombre incalculables de bêtises…
Avec le recul, il est important de bien se mettre à la place d’un artisan-employeur. Car pour lui, prendre un débutant c’est la certitude que le travail qui a réalisé sera plus lent et nécessitera un certains nombres de corrections ! Car oui apprendre c’est faire des erreurs.
J’estime donc avoir eu une chance importante de travailler dans un contexte positif qui m’a permis d’acquérir une base (beaucoup plus) solide sur le plan technique ainsi qu’un « capital confiance » obligatoire à toute personne souhaitant se lancer à son compte.
Malheureusement, pour certains (es) les choses peuvent se dérouler différemment. Voici donc le témoignage d’une femme âgée de 30 ans et reconvertie au métier de plombière en 2021 qui nous raconte sa mésaventure lors de son 1er emploi.
« En 2021, j’ai obtenu mon titre d’I.T.S (Installateur Thermique et Sanitaire), et j’ai rapidement trouvé un CDI dans une entreprise. Mon contrat stipulait que j’interviendrai, en binôme avec un professionnel expérimenté, sur des missions de dépannage et de petites installations sanitaire.
Mais très vite, mon patron qui avait pris beaucoup de retard, m’a envoyé sur un très gros chantier où je me suis rapidement trouvé livrée à moi-même… malgré toute ma bonne volonté, avec mes compétences limités et une charge de travaille bien trop importante je me suis épuisé physiquement et moralement.
Malgré plusieurs entretiens avec mon employeur, la situation ne s’est jamais vraiment améliorée et après 7 mois je me suis mise en arrêt avec l’envie d’arrêter le métier et en me disant que j’avais fait un mauvais choix de reconversion. »
Bien heureusement cette histoire s’est terminée positivement et cette femme continue d’être plombière, mais elle illustre bien qu’un mauvais contexte d’apprentissage peut être très éprouvant voir totalement délétère.
Bien – vite – longtemps !
Un débutant à donc besoin de temps et d’accompagnement pour apprendre le métier. Pour terminer, lorsque j’étais étudiant un de mes enseignants répétait toujours que l’apprentissage se fait en 3 étapes :
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- Bien faire : il est important de faire les bons gestes et de les maîtriser,
- Faire vite : une fois que l’on maîtrise sa technique, on va automatiquement plus vite,
- Faire longtemps : faire les bons gestes, rapidement et efficacement c’est l’assurance de devenir expert dans son domaine et de pouvoir exercer son métier durablement.
L’apprentissage est un travail de fond, je dirai même que dans l’artisanat c’est le travail d’une vie ! Donc mon conseil si vous souhaitez devenir plombier. Prenez le temps d’apprendre, faites d’erreurs et surtout assurez-vous d’être bien accompagné au moment de démarrage dans le métier car vous aurez assurément besoin de soutien !
Pour terminer gardez à l’esprit qu’un plombier c’est comme du bon vin : il se bonifie avec le temps !